COMPLEXE SPORTIF DE YOPOUGON.

31 MAI 2008, Complexe Sportif de Yopougon
Message du président Gnamien Konan


Chers amis jeunes,


Nous avons pris l’habitude d’adresser une prière à Dieu au début de nos manifestations, c’est par conviction. Nous ne sommes pas des religieux, nous sommes seulement des hommes et des femmes qui savent qu’ils sont des créatures. Et bien évidemment, nous devons manifester notre gratitude à notre créateur. Nous devons l’adorer, le glorifier pour le souffle de vie qu’il nous accorde tous les jours et pour toutes les merveilles qu’il a mis à notre disposition. C’est à lui seul que nous devons notre intelligence et notre inspiration.

Mais notre Dieu ne descendra pas sur la terre pour faire ce pour quoi il nous a créés ; à savoir réaliser sur terre une civilisation paradisiaque, utilisant les ressources naturelles judicieusement, par une science responsable.

Nous ne sommes pas des religieux, mais nous voulons la paix : la paix dans le monde, la paix en Afrique, la paix en cote d’ivoire. Tant que les hommes n’auront pas la certitude qu’ils sont tous frères et sœurs, descendant tous d’un parent unique ; Dieu, la paix restera un rêve entretenu par la satisfaction de quelques intérêts égoïstes.

Nous sommes pour la paix, pour la répartition équitable des ressources et des richesses. Chers amis, je voudrais vous remercier pour votre présence massive ce matin au complexe municipal de Yopougon. Remercions Dieu ne nous avoir permis de nous rassembler pendant cette saison de pluie mais surtout de nous avoir préservé des catastrophes naturelles tels que ceux qui ont endeuillés récemment la Birmanie et la Chine.

La science humaine est encore hélas impuissante pour nous protéger quand les éléments de la nature se déchainèrent nous rappelant notre dangereuse vanité. À présent il est évident que dans ce vaisseau spatial dénommé terre, tout le monde aura tôt où tard besoin de tout le monde. C’est un devoir pour tout homme politique de dire à ses concitoyens, ses convictions sa vision du monde du village planétaire.

Vous êtes venu répondant ainsi à l’appel du comité d’organisation, dont je voudrais ici saluer le travail énorme. Vous êtes venu m’écouter en tant que candidat aux prochaines élections présidentielles et entendre comment je compte apporter des solutions aux problèmes qui vous asseyent.

D’abord laisser moi vous dire que je ne suis pas le nouveau Messie. La Côte d’ivoire sera ce que les ivoiriens par leur unique travail, voudront en faire ? Il ne sera point nécessaire de faire peser la responsabilité sur un seul individu. Je suis venu vous convaincre que c’est notre volonté collective, notre acharnement individuel à vouloir construire notre pays, même au prix de notre vie ; qui fera de cette nation une terre paisible et développée.

Pendant trop longtemps on a fait croire qu’on pouvait tout attendre de l’Etat, des pères et des tontons de la nation. Avec moi les choses auront au pire, l’avantage de la clarté. Qu’est-ce que l’individu doit attendre de l’Etat ? Qu’est-ce que l’état est en droit d’attendre du citoyen ? Qu’est-ce que l’individu est en droit d’attendre de lui-même ? Trop de question sont restées, demeurent sans réponse dans ce pays. Trop de rumeurs non contredits. Se sont les situations équivoques qui provoquent et alimentent ces rumeurs et donnent le sentiment que rien ne va. Et que les règles n’ont plus courts. Il faut apaiser le cœur des ivoiriens en leur disant la vérité, rien que la vérité.

De quoi vivent certaines personnes comme ça ; puisque tout le monde sait que les salaires n’ont pas augmentés depuis vingt ans.
La vérité, la transparence, la simplicité, l’équité, l’efficacité ; j’ai appelé cela la bonne gouvernance. Toutes ces choses sont non seulement indispensable, mais surtout, elles sont à notre portée, il faut trouver notre propre voie avec l’usage de toutes les opportunités qui s’offrent à nous. Je ne crois pas aux solutions importées de force ; même celle du FMI et de la Banque Mondiale. Devoir à quelqu’un ne fait pas forcement de lui un être intellectuellement supérieur. C’est parfois une question de bon sens et surtout une question de dignité ! Je vous assure, nous pouvons faire mieux qu’eux ! Regardons un peu à l’Est, il y a plein de leçons à tirer pour la renaissance et pour l’espérance ; la Corée, la Malaisie, la Chine, etc.

Je vous le redis, trop de diplômés chômeurs sur cette terre d’espérance. C’est le travail qui doit être notre objectif prioritaire ; c’est l’emploi qui doit être notre indicateur de progrès social et économique. S’ils avaient pris les armes pour ça, s’ils avaient pris les armes pour donner du travail aux ivoiriens, j’aurais condamné mais peut être compati.

Gnamien, comment feras-tu pour créer tant d’emploi ? Mes amis, le plus difficile c’est de trouver son objectif ; un problème qualifié est à moitié résolu. Vous le savez tous, si vous avez un terrain, de l’argent, tant que vous n’avez pas l’image de votre maison dans votre tête, vous ne pouvez pas faire le plan, encore moins construire la maison.

La bonne gouvernance dont je parle, ce n’est pas pour faire plaisir aux institutions de Brettons Woods ; mais cela peut permettre à l’Etat d’augmenter sa capacité à investir et à relancer l’économie et la croissance. L’amélioration des infrastructures économiques, la simplification des procédures administratives, peuvent encourager l’investissement. Autant que la paix et la fin souhaiter du raquette.

Tenez, un petit mot, pourquoi a-t-on hérité ces nombreux barrages et contrôles ? Peut-on les supprimer sans créer où aggravez d’autres problèmes ? Car un des problèmes, c’est l’insécurité, les braquages. Il faut résoudre ce problème qui représente l’un des freins à l’investissement et à la relance de la consommation.
Je fais confiance aux responsables de ce département pour trouver des solutions inattendues et originales pour enrayer ce fléau ; c’est à dire l’insécurité. Quand au problème du raquette lui même, c’est un problème qui interpelle beaucoup d’entre nous ; cela implique aussi la moralisation de notre société, les examinateurs, les autres fonctionnaires, le raquété, les polices, les politiques. Mais c’est déjà un grand pas de reconnaître que ce problème existe et de s’y attaqué vraiment.

Mes admirations, mon Général, pour le travail ; j’ai proposé que deux points de la TVA soit constitué en fonds de soutien à l’entreprenariat. Il est aussi urgent que soit réalisé une adéquation entre la formation et l’emploi. Il faut revoir ces écoles, usines à fabriquer des chômeurs. Au fonds, pourquoi serait-il si difficile de créer du travail ?

Dans un pays où il y a tant à faire, pour ne pas dire où tout reste à faire ? A-t’on évaluer tous ces emplois qu’on pourrait créer dans l’agriculture, dans les industries agro-alimentaire, dans le tourisme, dans le textile, dans l’habillement, dans l’artisanat ?

L’Etat doit se réveiller, il faut prévenir le syndrome Sud-Africain. Récemment au pays Arc-en-ciel, le pays de Nelson Mandela, des jeunes ont pris des machettes, ils ont faits des étrangers des boucs-émissaires. En dehors de la dimension xénophobe, il s’est posé un vrai problème économique et social : ce problème a un seul nom : le travail, le chômage des jeunes.

À présent je voudrais vous parler de l’école : vraiment la politique est une affaire si sérieuse qu’on ne peut la laisser aux seuls politiciens ; ils ont foutus la merde à l’école. Ils ont foutus la chienlit à l’école. Comment doit-on faire pour se développer s’il n’y a pas d’école ? Comment appartenir au pelletons de tête si nous n’avons pas un système éducatif performant ? Comment allons-nous industrialiser si nous n’avons pas les meilleurs ingénieurs ?

Aujourd’hui nous sommes à l’économie du savoir, ce n’est pas la possession de la matière première qui fait la différence. C’est notre faculté à la transformer nous même qui nous enrichira véritablement.
Que nous en restera-t-il si nous transformons notre cacao avec les machines des autres, avec les ingénieurs des autres ?

Ceux qui ont instrumentalisés l’école n’aiment pas la Côte d’ivoire. S’il y a un seul combat à remporter, c’est celui d’une école moderne et performante. Oui, il faut que notre école, l’école Ivoirienne fabrique des savants. Tout se conçoit et se fabrique.

La chine va organiser les jeux olympiques, elle veut des médailles d’or ; je vous assure qu’il y a longtemps qu’elle a commencée à les fabriquer ; elle a commencé à préparer ses champions.

La providence n’est pas de la politique. Tenez, si nous voulons remporter une CAN, pourquoi pas une coupe du monde, il faut qu’en équipe nationale, les places soient chères. Et pour qu’elles soient chères, il faut un championnat national compétitif. Pour avoir un bon championnat, il faut de bons joueurs ; pour avoir de bons joueurs, il faut des terrains de football dans tous les quartiers, en nombre suffisant. Il faut qu’il y ait un système sport-étude : il faut professionnaliser le sport, non seulement nous pourrons glaner des trophées, mais les jeunes pourront en faire un vrai métier. La providence n’est pas de la politique ; il ne faut pas attendre à deux semaines de la CAN pour débloquer des milliards, ça se prépare, ça se conçois, ça se met en œuvre, c’est ça la politique. Voyez-vous dans le monde d’aujourd’hui, même dans l’amusement, on ne s’amuse plus, tout se travail. Mon ami Byli Byli vient de la chanter.

J’ai appris en venant ici ce matin que des jeunes se sont battus pour des tee-shirts. Non, non, il faut arrêter ça, on vous parle de créer des emplois pour être des salariés, vous parlez de tee-shirts. Formez-vous, préparez vos projets, à partir du 30 Novembre, il y aura au moins 04 milliards pour financer l’emploi et l’entreprenariat. Vous pensez que 04 milliards par mois c’est beaucoup, on gaspille deux fois plus que ça. Il y aura 02 milliards pour les projets et les emplois des jeunes, des hommes, et deux milliards pour les femmes. Parce que quelqu’un l’a dit, les femmes sont les plus grandes victimes de cette crise et de cette politique.

Mobilisez-vous donc, six mois, six petits mois nous séparent du désert à Canaan. Ayez foi, je ne vous tromperez pas, ceux qui pensent que nous n’avons pas de projets, sont de mauvaise foi où se trompent. Nous ne sommes pas de vendeurs d’illusions. Si nous n’avons pas une politique d’auto-suffisance alimentaire, si nous ne plantons pas de riz, à chaque fois que la demande sera supérieure à l’offre, à chaque fois que le court du baril du pétrole va augmenter, à chaque fois que le dollar va baisser où augmenter, pour des raisons spéculatives où réelles, nous serons en difficulté.

Chers Ivoiriens, chers amis jeunes, je veux vous le dire honnêtement, l’air du gaspillage et de l’abondance est derrière nous. Tous les prix Nobels vous le diront, l’époque où les hommes pensaient que les ressources naturelles étaient inépuisables, est derrière nous, je me dois de vous le dire ; ce que nous savons faire, ce que je sais faire, c’est de qualifier les problèmes et de les régler un par un. Si on vous dit des choses qui n’ont aucune importance sur la solution des problèmes, n’y prêtez pas attention, on écriera n’importe quoi.

Mes amis de la presse, je vous demande six mois de traite, au nom et de la paix de la côte d’ivoire. N’écrivez pas ce que vous ne pouvez pas prouver. Mes amis de la presse, je vous en conjure, c’est votre devoir, ce sera votre part de sacrifice : six mois de traite, six mois de vérité, on en mourra pas !

Notre projet de société est bâti sur les piliers suivants : faites très attention aux pirates, faites attention à la contrefaçon. On va pas qu’en même aller breveter un projet de société. D’ailleurs, personne ne peut croire qu’ils vont faire dans les cinq prochaines années, ce qu’ils n’ont pas fait en sept ans. Notre projet de société est bâti sur les piliers suivants : la bonne gouvernance, l’emploi, l’école, l’autosuffisance alimentaire, les infrastructures économiques, la santé publique, la croissance économique, l’industrialisation et l’agro-industrie. Les salaires équitables à la fonction publique.

Chers Ivoiriens on vous doit la vérité, certains gagnent dix fois plus qu’ils n’ont sur leur fiche de paye. On vous doit cette vérité. Au départ quand on va à l’école, on doit savoir combien un médecin gagne, en tout, combien un professeur d’université gagne en tout, combien un inspecteur des impôts gagne en tout, combien un inspecteur des douanes gagne en tout. On doit aux ivoiriens cette unique vérité. Des salaires équitables dans la fonction publique, la sécurité et la défense. Nous voulons prôner la paix, nous n’avons pas à engloutir des milliards dans un budget de défense au détriment de la pauvreté, de l’école et de la santé.

Nous allons mettre de l’ordre dans le secteur café cacao ; je vous assure que ce n’est pas compliqué. Ce problème vient du fait que ceux qui gèrent veulent gagner dix fois plus que ceux qui produisent. Un jour je lisais dans un journal, quelqu’un qui disait, oui, les pasteurs de Gnamien l’ont induis en erreur : un informaticien n’est pas forcément un bon politicien ; mais il a oublié de dire que lui-même il n’est pas planteur, qu’il n’a jamais vu une cabosse de cacao, avant d’être le chef des planteurs. Ah oui, quand ceux qui gèrent veulent gagner dix fois plus que ceux qui produisent, cela s’appelle de l’injustice, tout simplement.

Notre politique aura pour pilier le tourisme, il y a tellement d’emploi à créer dans ce domaine : l’environnement, la salubrité publique, le transport et l’urbanisation. On a oublié en Côte d’ivoire qu’il y a de la place en haut ; il y a de l’air là-bas ; Abidjan s’étend et il faut quatre woro-woro pour arriver au Plateau ! Tant qu’il n’y a pas de politique d’urbanisation, il n’y a rien d’ailleurs ; en haut il y a de la place.

La réforme des institutions, la modernisation de la justice, sans justice il n’y a rien. L’épargne nationale, je vous aie dis que je n’étais pas le messie, il faut que les ivoiriens téléphonent moins et épargnent davantage. Il suffit qu’on utilise deux fois moins le téléphone mobile, nous pouvons épargner. Il qu’on divise notre budget de téléphone mobile par deux, ça va d’ailleurs améliorer notre santé. D’ailleurs ceux qui téléphonent le plus, c’est ceux qui téléphonent avec l’argent des autres. Sans épargne nationale, nous ne serons jamais libres.

La reforme de la justice : il nous faut avoir la politique de la recherche, la recherche des chercheurs qui cherchent et qui trouvent. Il faut en Côte d’ivoire trouver les moyens pour avoir une presse crédible. Nous croyons aussi à l’intégration régionale, elle sera source de paix et de développement économique. L’instauration de la journée continue ; il y a des parents qui ne voient même plus leurs enfants.

J’espère qu’à ce stade de mon propos, je n’ais insulté personne ; si nous avons choisi de n’insulter personne, ce n’est pas seulement par politesse, et par courtoisie, mais c’est d’abord parce que nous tenons à la paix.
Mes amis, si vous voulez marcher avec moi, n’insultez personne, ne donnez l’occasion à personne de vous entrainer dans la violence. Ce n’est pas notre point fort. Si nous n’insultons personne c’est parce que nous concevons la compétition politique comme un débat d’idée entre citoyens de bonne volonté. Contredire un homme politique, ce n’est pas irrévérencieux ? Quand on est un homme politique, et qu’on s’est battu pour la démocratie, c’est qu’on souhaite être contredit.

C’est ça la vérité, le combat pour la démocratie et pour la libre expression qui nous a coûté vingt ans de déclin dans tous les domaines, se serait un vrai gâchis qu’à présent nous ne puissions nous en servir ; ce serait comme prendre toutes ses économies et s’endetter même pour acheter une belle et puissante voiture alors qu’il n’y a pas.

GNAMIEN KONAN